Mardi, 8 Octobre, 2019 - 12:00 - Samedi, 2 Novembre, 2019 - 18:00
La Bibliothèque Multimédia du Grand Guéret accueille, du 8 octobre au 2 novembre 2019, l'exposition « Benjamin Rabier : L’homme qui faisait rire les animaux ».
Créateur graphique du logo de La Vache qui rit, on sait moins que Benjamin RABIER (1864-1939) fut un célèbre illustrateur animalier d’albums pour la jeunesse et signa nombre d’affiches pour des marques prestigieuses. Pionnier du cinéma d’animation, il est aussi le père de Gédéon le canard et de Tintin Lutin (l’ancêtre du Tintin d’Hergé). L’exposition nous invite à découvrir toutes les facettes de son talent, et met à l’honneur le créateur d’un univers haut en couleurs. Benjamin Rabier est considéré aujourd’hui comme lepère fondateur de la bande dessinée animalière et demeure pour la postérité « l’homme qui fait rire les animaux ».
Biographie
C’est au 19e siècle que Benjamin RABIER fit ses premiers dessins pour la presse grâce à Caran D’ACHE qui lui permit d’être publié dans le journal Gil Blas en 1891. A cette époque, les personnages sont fins et l’animal est absent ou au second plan. C’est pour une première page du journal Pêle-Mêle que RABIER dessina une bataille d’ivrognes contemplés par un chien hilare. Le succès fût immédiat puisque le directeur du journal reçu beaucoup de lettres de lecteurs ravis par l’expression du chien et demanda à Benjamin RABIER de dessiner d’autres animaux souriants. De ce fait, il obtint la une du Pêle-Mêle pour plusieurs centaines de numéros.
Tout au long de sa carrière, plusieurs styles caractérisent ses dessins :
- La mise en scène d’humains,
- La mise en scène d’humains avec des animaux riants,
- En premier plan des animaux à corps ou visages humains (connus ou anonymes),
- La représentation d’animaux riants aux mimiques humaines accablés des défauts de l’homme banalisé.
En 1905, Jules TALLANDIER vient à la rencontre de Benjamin RABIER afin d’illustrer les fables de La Fontaine, il releva le défi et son oeuvre majeure parue en 1906 ; ce fût un succès. Par la suite, l’éditeur GARNIER demanda à RABIER d’illustrer les OEuvres de Buffon. C’est en 1916 qu’Emile COHL eut le premier à avoir l’idée d’animer les dessins de RABIER, il lui fallait réaliser 960 dessins par minute de film. Pour simplifier le procédé, Benjamin RABIER a décidé de photographier ses dessins conçus comme des cartes postales à tirettes. Ainsi les images étaient vite modifiées. Par exemple on
pouvait voir une bougie diminuée d’un millimètre, se consumer à chaque photo à une allure vertigineuse. Pour soutenir la patrie, Benjamin RABIER poussera son crayon dans de nombreux domaines en pratiquant l’ironie face à l’ennemi. Sa plus grande peine fut la perte de son fils Benjamin à Lye (Indre) en 1917 durant la Première Guerre Mondiale. Il dessinera l’insigne des camions de ravitaillement en viande (R.V.F), dessin qui est toujours « vachement » connu dans le monde puisqu’il représente une vache qui rit.
En complément de son salaire d’employé municipal, il travailla au Nouveau Cirque. C’est ainsi qu’il dessina les animaux qu’il avait vu mais aussi ceux qu’il n’avait pas vu. Benjamin RABIER, également connu pour plusieurs centaines de dessins publicitaires, n’a pas seulement été
illustrateur : il s’est découvert une autre facette, celle d’auteur de pièces de théâtre. Cependant cela ne convenait pas à son caractère. Il s’illustra aussi dans les arts de la table en composant une suite de douze pièces à histoire suivie : Le Cochon trouvé. Ces objets de table fabriqués par les faïenceries de Sarreguemines avaient le mérite de maintenir les enfants à table.Obligé de quitter l’école jeune et ce malgré l’obtention du prix de dessin de la ville de Paris il illustra des objets d’école ainsi que la revue des instituteurs Après l’école une fois devenu célèbre. C’est en 1929 que le
ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts le fera officier de la Légion d’honneur.
Benjamin RABIER s’éteint à Faverolles chez son gendre en 1939. Les atrocités de la Seconde Guerre Mondiale effaceront les rires et les douces morales qu’il avait patiemment tissés durant sa carrière.
L’inauguration de l’exposition aura lieu le mercredi 9 octobre à 18h, à la Bibliothèque Multimédia du Grand Guéret.